Débuter dans la pêche à la mouche ne s’improvise pas, le choix d’un matériel adapté, les apprentissages indispensables… La solution la plus simple est de se rapprocher d’un club s’il en existe un près de chez vous ou de se faire accompagner par un pêcheur ayant de la pratique.
Dans un club, vos premiers essais pourront souvent se faire sur du matériel de prêt, vous aurez également la possibilité de tester diverses cannes auprès des autres membres. Après ces expérimentations le choix de votre premier équipement se fera plus naturellement. Seul, c’est plus compliqué, cependant quelques règles de base vous éviteront bien des erreurs.
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La canne
Sa longueur sera déterminée selon les lieux où vous pratiquerez, comme décrits dans la première page de ce sujet. Par défaut, une canne de 8’6 ou 9 pieds, portant une soie de 5 ou 5 et 6 est un bon compromis, pour les plus jeunes pêcheurs il est conseillé de descendre jusqu’aux cannes de 8 pieds pour limiter l’effort. L’action de la canne (rigidité) sera vérifiée soigneusement, une canne rapide nécessite une bonne technique alors qu’une canne plus douce vous pardonnera pas mal d’erreurs, les modèles semi-paraboliques sont donc recommandés pour les débutants. Trop paraboliques, les cannes se comportent parfois comme des « queues de vaches », ce qui n’est pas plus confortable. La bonne canne, c’est celle qui sait rapidement se faire oublier, celle où vous trouvez rapidement le bon rythme. Soyez vigilant sur son poids, une canne trop lourde peut vite devenir fatigante si vous n’êtes pas un athlète.
Le prix? Inutile de casser trop tôt la tirelire, pour vos débuts il existe de bonnes cannes d’entrée de gamme entre 80 et 200€. Lorsque vous serez fixé sur votre vocation de pêcheur à la mouche, vous pourrez diversifier vos cannes et si vos moyens vous le permettent, regarder du côté des marques prestigieuses. Quel que soit son prix, une canne que vous aurez bien en main vous apportera toujours du plaisir, ce n’est pas la canne qui prend le poisson, mais le pêcheur.Vous pouvez facilement évaluer l’action d’une canne. La canne tenue à plat, vous demander à une personne d’effectuer une tirée modérée sur la pointe, la canne va alors commencer à plier, accentuez cette traction si nécessaire.
Action rapide, seul le premier tiers va fléchir progressivement, avec le même effort une canne à action progressive travaillera sur approximativement la moitié de sa longueur alors que le modèle parabolique va se cintrer sur sa totalité. Entre ces trois grands types, il existe pas mal d’intermédiaires qui en principe permettent à chacun de trouver son bonheur
Une canne rapide permet en général des lancers plus longs, mais souvent au détriment de la discrétion et de la précision que l’on retrouvera dans la douceur d’une canne progressive, la première est donc plus adaptée au réservoir ou aux grandes rivières, tandis que la seconde sera plus efficace dans les petites rivières où les opportunités de poser sa mouche à plus de 7 ou 8 mètres sont rares, mais où les poissons sont souvent très méfiants.
Lemoulinet
Il n’a pas de rôle important dans l’action de pêche, ne servant qu’à ranger la soie. Sa taille sera choisie en fonction de celle de la soie, veillez à ce que son poids ne devienne pas une source de fatigue, un modèle entre 130 et 160 grammes conviendra pour les cannes de 8 à 9 pieds. Là encore les prix peuvent monter très vite, mais de 30 à 100€ vous trouverez déjà du choix. Soyez vigilant sur la bonne progressivité du réglage du frein, les modèles dits « large arbor » (bobine large) permettent un meilleur rangement de la soie. De nombreux fabricants proposent à la vente des bobines supplémentaires ce qui permet d’utiliser différentes soies sur un même moulinet.
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La soie
En dehors des superbes, mais onéreuses soies naturelles, nos soies sont aujourd’hui majoritairement synthétiques. Ces dernières conviendront parfaitement à vos débuts, entre 20 et 80€ vous devriez facilement trouver votre bonheur. Soyez cependant regardant sur sa souplesse et sa finesse à taille égale, toutes ne se valent pas, une soie fine et souple sera plus discrète et vrillera moins facilement, surtout au froid. Elles ne demandent que peu d’entretien, nettoyage à l’eau savonneuse de temps à autre et éventuellement un produit favorisant la glisse et la flottaison. Vous la remplacerez dès qu’elle présente des craquelures. Vous prendrez soin d’enrouler quelques dizaines de mètres de backing en dacron sur le moulinet auquel vous raccorderez votre soie. Une fois le tout rangé sur la bobine, celle-ci doit être remplie tout en gardant un peu de marge pour éviter les frottements de la soie sur le bâti. Les soies de profil DT sont réversibles, mais les WF doivent impérativement être montées dans le bon sens, le fuseau sur l’avant, généralement une petite étiquette informe sur l’extrémité à raccorder au backing.
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Le bas de ligne
Pour son choix je vous renvoie à la page dédiée à ce sujet ainsi qu’aux très nombreuses publications que vous trouverez sur internet. En dehors de toute règle plus ou moins scientifique, vous devrez trouver celui qui vous convient, avec lequel votre posé sera discret et précis. Pour débuter vous pouvez vous contenter des queues de rat du commerce, leur prix bien que supérieur à celui des bas de ligne maison reste modique. Il existe de nombreuses façons de le raccorder à la soie, connecteurs, noeuds aiguille, albright ou constrictor, jusqu’au montage enfilé à l’aiguille. L’important est que ce montage passe bien dans les anneaux, soit discret et ne provoque pas de cassure entre la soie et le nylon. Ce bas de ligne se terminera par une micro boucle à laquelle vous raccorderez boucle dans boucle la pointe. En cas de différence de diamètre importante entre le dernier brin du bas de ligne et la pointe, faites précéder celle-ci d’une avant pointe de diamètre intermédiaire.
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Vos premiers pas
Si vous n’avez d’autre choix que de commencer seul, voici quelques points importants. Le meilleur en droit est une pelouse bien dégagée, avec de la place devant comme derrière, vous pourrez ainsi vous concentrer sur vos gestes, remplacer la mouche par quelques brins de laine.
Commencez par sortir quelques mètres de soie, votre main tient la canne devant le moulinet, le pouce ou l’index étendu sur le dessus de la poignée, la soie est retenue par la main libre. Le premier mouvement consiste à balancer la canne vers l’arrière et bloquer fermement au niveau de l’oreille, marquer un petit temps qui va permettre à la soie de terminer sa course, lorsque vous sentez celle-ci tirer légèrement sur la canne, fouettez vers l’avant et bloquez à nouveau votre mouvement selon un angle à peu près identique. Votre soie se déroule devant vous, dès qu’elle est étendue recommencer le premier mouvement, imaginez ce geste sur une pendule, il se ferait entre 10après le blocage avanth et 14h. Si vous allez trop loin, votre soie aura tendance à descendre trop bas et toucher le sol. Ce n’est pas votre poignet qui travaille, mais votre coude. Un blocage trop tardif fera plonger votre soie qui touchera le sol. Il est impératif de trouver le bon rythme et de bien stopper votre geste afin que la ligne s’allonge parfaitement devant comme derrière. La main qui contrôle la soie lâche un peu de celle-ci lors du mouvement avant pour gagner en longueur. n’essayez pas de battre des records de distance, cela viendra avec la pratique.
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Le poser se fait, après le blocage avant, en prolongeant en douceur le mouvement jusqu’à l’horizontale, votre soie et le bas de ligne doivent s’étaler en souplesse sans être trop tendus ce qui en pêche provoquerait un dragage rapide de la mouche. Le posé dit « plaqué » n’est intéressant qu’en concours de précision sur cible.
Les emmêlages et accrochages de la mouche sur la soie sont le résultat de temps de blocages trop courts, principalement sur l’arrière où il est plus difficile de voir, la soie n’a pas le temps de s’étaler parfaitement. N’hésitez pas pendant votre apprentissage à regarder un peu ce qui se passe dans votre dos, demander à une personne de le faire pour vous ou filmez-vous. Si votre tempo est trop rapide, la ligne tombe en paquet rapidement, la vitesse n’est pas votre amie ! En pêche, vous prendrez la plupart de vos poissons à moins de dix mètres de vous, l’important sera votre précision et la qualité du posé. Commencez par travailler ces deux points.
Ce lancer peut se pratiquer en latéral,le geste est le même, mais la canne est pratiquement horizontale sur le coté, très utile lorsque l’on pêche sous les branches.
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